Monsieur le Président,
Par la présente nous avons l’honneur de vous informer que conformément à l’article 80 du Règlement de la Chambre des Députés, nous souhaiterions poser une question parlementaire à Monsieur le Premier Ministre, Ministre d’Etat, à Monsieur le Ministres des Affaires étrangères et européennes, à Monsieur le Ministre de la Sécurité intérieure et à Monsieur le Ministre de la Justice sur la radicalisation des femmes.
D’après la Deutsche Presse Agentur (dpa), de plus en plus de jeunes femmes seraient en train de se radicaliser en Allemagne. A la différence des garçons, la radicalisation religieuse des jeunes femmes se ferait en silence. La radicalisation s’observerait par ailleurs déjà chez des filles de 13 ans.
En France, dans le contexte d’un attentat récemment déjoué, le procureur de Paris a évoqué « un commando terroriste composé de jeunes femmes totalement réceptives à l’idéologie mortifère de Daech ». Dans une interview accordée au Monde, le procureur de Paris indique par ailleurs une accélération des dossiers de jeunes filles mineures, avec des profils très inquiétants, des personnalités très dures qui seraient parfois à l’origine de projets terroristes intellectuellement très aboutis.
Selon certains, des femmes prêtes à une action kamikaze resteraient un phénomène nouveau pour l’Etat islamique, alors qu’elles ont jusqu’à présent surtout servies comme vecteurs de transmission culturelle et religieuse via leurs enfants.
Dans ce contexte, nous aimerions poser les questions suivantes à Messieurs les Ministres :
- En ce qui concerne la radicalisation de jeunes femmes, le gouvernement constate-t-il une évolution similaire à celle observée en Allemagne ?
- Quelle est la stratégie du gouvernement pour endiguer ce phénomène ?
- Le gouvernement a-t-il connaissance de jeunes femmes résidentes parties en Syrie sinon dans les pays limitrophes de la Syrie pour s’engager aux côtés de Daech ? Qu’en est-il des hommes ? Combien de ces personnes ont entretemps quitté ces territoires en direction de l’Europe ? Combien de ces personnes se trouvent actuellement au Luxembourg ?
- Alors qu’en France, cinquante-neuf femmes sont actuellement mises en examen dans des dossiers de filières jihadistes ou de projets d’attentats, Messieurs les Ministres peuvent-ils nous relater les chiffres luxembourgeois en la matière ? Qu’en est-il des hommes ?
- En Allemagne, on évoque la présence de 520 « Gefährder » islamistes, de même que de 360 personnes qualifiées de « relevant ». Une classification similaire existe-t-elle au Luxembourg ? Dans l’affirmative, combien de personnes sont actuellement fichées comme tel au Luxembourg ?
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre parfaite considération.
Diane Adehm Gilles Roth
Députée Député